Alors que la police garde le silence sur l’utilisation de drones explosifs, les habitants oscillent entre espoir et scepticisme face à cette stratégie.
La capitale haïtienne, en proie à une violence endémique, assiste à l’émergence d’une nouvelle méthode pour combattre les gangs qui terrorisent ses quartiers : les drones explosifs. Bien que la police nationale d’Haïti (PNH) reste discrète sur le sujet, des témoignages de résidents et des réactions publiques de cooks de gangs confirment l’utilisation de cette technologie dans les opérations récentes. Cependant, la inhabitants, partagée entre espoir et prudence, attend des résultats tangibles avant de crier victoire.
Depuis l’introduction présumée des drones explosifs dans l’arsenal policier, plusieurs quartiers de Port-au-Prince ont été le théâtre de largages ciblés. Des résidents vivant près de zones contrôlées par les gangs, comme au bas de Delmas, Bel-air et Village de Dieu, ont rapporté avoir vu des drones tomber comme des bombes sur les repaires de gangs. Ces témoignages, bien que non confirmés officiellement, ont suscité des réactions contrastées parmi les habitants.
Certains citoyens, interrogés par la rédaction de Juno7, ont exprimé leur soutien à cette nouvelle tactique. Pour eux, l’utilisation de drones explosifs représente une avancée significative dans la lutte contre les gangs, qui enlèvent des gens, pillent et incendient des quartiers entiers depuis des années. « Enfin, on voit que la police prend des mesures fortes », a déclaré un habitant de Delmas 32, sous couvert d’anonymat. « Les gangs ne peuvent plus agir en toute impunité. »
D’autres, cependant, restent prudents. Pour eux, tant que les principaux cooks de gangs ne seront pas neutralisés, il est trop tôt pour crier victoire. « Les drones peuvent frapper des cibles, mais si les cooks comme Barbecue, Izo ou Lanmò San Jou sont toujours en liberté, rien ne changera », estime une ancienne résidente de Carrefour-Feuilles, un quartier récemment frappé par la violence des gangs.
Sur les réseaux sociaux, les réactions des gangs ne se sont pas fait attendre. Des figures notoires comme Barbecue, Krisla et Lanmò San Jou ont publiquement critiqué l’utilisation des drones, qualifiant cette méthode de « lâche » et menaçant d’intensifier leurs actions.
Malgré ces menaces, certains observateurs notent que les gangs semblent être sur la défensive depuis l’apparition des drones. Des citoyens de Lalue, Christ-Roi rapportent une diminution des gangs dans les rues de Nazon, Poupelard qu’ils contrôlent et des attaques ouvertes dans certains quartiers, bien que la state of affairs reste risky. « Les gangs ont peur, c’est évident », affirme un habitant de Christ-Roi. « Mais ils ne vont pas abandonner sans combattre. »
Sur les réseaux sociaux, les habitants partagent des messages suggérant que les gangs sont désormais sur la défensive, avec un slogan répété : « Males l anlè a l ap vini. Gang yo mache tèt anlè ». Cette expression reflète la crainte des gangs face à cette nouvelle tactique policière.
Du côté des autorités, la discrétion reste de mise. Lors d’une conférence de presse tenue le mercredi 12 mars 2025, le porte-parole adjoint de la PNH, Lionel Lazare, a refusé de confirmer ou d’infirmer l’utilisation de drones explosifs. « La police dispose de plusieurs stratégies pour mener ses opérations », a-t-il simplement déclaré, sans fournir de détails. Il a toutefois assuré que la PNH, sous la path du directeur général Normil Rameau, continuera à lutter sans relâche contre les gangs.
Cette opacité alimente les spéculations et les rumeurs. Des sources non officielles affirment que deux drones auraient frappé Grand Ravine le mercredi 12 mars dans la soirée, un quartier sous l’emprise des gangs depuis plusieurs années. Les violences y ont atteint un tel niveau que de nombreux habitants ont été contraints de fuir leurs foyers.
Une capitale sous l’emprise des gangs
Malgré les opérations policières et la présence de véhicules blindés des forces de l’ordre, plus de 80 % de Port-au-Prince reste sous le contrôle des gangs. Ces derniers continuent de kidnapper, piller et incendier, tout en installant des barrages routiers illégaux pour extorquer les habitants. Les promesses des autorités de reprendre le contrôle des zones occupées n’ont, pour l’immediate, pas été tenues.
« Nous vivons dans la peur constante », témoigne une mère de famille se refugiant à l’école nationale Argentine Bellegarde. « Les gangs font ce qu’ils veulent, et nous n’avons nulle half où aller. Les drones peuvent aider, mais il faut plus que ça pour nous sortir de cette state of affairs. »
Alors que les drones explosifs suscitent à la fois de l’espoir et des craintes, une partie de la inhabitants préfère adopter une angle d’attente. « Attendons voir si cette stratégie donnera des résultats concrets », déclare un habitant de Lalue. « Pour l’immediate, nous ne pouvons que espérer. »
Dans un contexte où la violence des gangs ne cesse de s’aggraver, l’utilisation de drones explosifs marque peut-être un tournant dans la lutte contre les gangs. Mais pour les habitants de Port-au-Prince, la vraie victoire ne sera célébrée que lorsque les quartiers et les rues seront enfin libérés de la terreur qui les ronge depuis trop longtemps.
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