Lors du 9e Sommet de la CELAC au Honduras, le conseiller-président Leslie Voltaire a lancé un vibrant appel à l’engagement concret des pays de la région pour aider Haïti à sortir de la crise sécuritaire, tout en réclamant justice historique pour le peuple haïtien
La neuvième réunion annuelle de la Communauté des États Latino-Américains et Caribéens (CELAC), tenue récemment au Honduras, a été marquée par une intervention du représentant haïtien, le conseiller-président Leslie Voltaire accompagné du chancelier Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste. S’exprimant au nom du Conseil Présidentiel de Transition, il a porté la voix d’un pays en détresse, mais déterminé à se relever, en appelant à une solidarité agissante de la région.
« L’heure n’est plus aux discours, mais à l’engagement », a-t-il martelé dès les premiers instants de son allocution, soulignant que la state of affairs en Haïti ne pouvait être affrontée sans une mobilisation régionale significative. Il a salué la présidence sortante du Honduras et a exprimé sa confiance dans le management du président colombien Gustavo Petro, désormais à la tête de la CELAC.
Dans un discours, Leslie Voltaire a décrit la crise multidimensionnelle que traverse Haïti, insistant particulièrement sur l’insécurité qui gangrène le pays. Il a dénoncé une violence armée « fabriquée et entretenue depuis l’extérieur » à travers le trafic de drogue, d’armes et d’organes, menaçant de déstabiliser non seulement Haïti, mais potentiellement d’autres États de la région.
Il a lancé un appel pressant aux États membres de la CELAC pour qu’ils empêchent l’utilisation de leur territoire comme level de transit d’armes vers Haïti, et a plaidé pour une coopération renforcée dans le domaine sécuritaire. Il a également remercié les pays qui ont intégré la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS), notamment le Salvador, les Bahamas, le Guatemala, la Jamaïque et le Belize.
Restitution de la rançon de l’indépendance
En cette année marquant le bicentenaire de la rançon imposée à Haïti par la France en 1825, Leslie Voltaire a rappelé cette web page sombre de l’histoire et ses conséquences sur le développement du pays. Il a exigé, au nom du peuple haïtien, la restitution de cette rançon estimée aujourd’hui à près de 30 milliards de {dollars}.
« Haïti entend envoyer un message clair et sans équivoque à la Planète entière… Elle exige la réparation des torts du passé », a-t-il lancé, appelant les pays de la CELAC à soutenir cette revendication historique.
Outre les points sécuritaires et historiques, le conseiller président a plaidé pour un soutien humanitaire renforcé, en particulier dans l’accueil des milliers de ressortissants haïtiens refoulés par les États-Unis et la République Dominicaine. Il a aussi souligné l’urgence d’une help climatique pour les pays insulaires des Caraïbes, dont Haïti, particulièrement vulnérables face aux effets du changement climatique.
Il a rappelé l’esprit de solidarité qui a toujours uni les peuples de la région, affirmant que Haïti, jadis soutien de plusieurs mouvements d’indépendance, appelle aujourd’hui à cette même solidarité pour bâtir un avenir plus sûr et plus prospère.
« Ensemble, nous avons le pouvoir de façonner un avenir meilleur pour nos peuples. » Un message dans un contexte où les actes doivent désormais succéder aux promesses.
Notons qu’au cours de ce sommet, Lesly Voltaire s’est entretenu avec plusieurs dirigeants étrangers dont la présidente sortante de la CELAC, le président du Honduras, le président du Brésil Luis Iniacio Lula Da Silva.
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